Domaine de Herrebouc avec Hélène Archidec et Carine Fitte
Rencontre avec Carine Fitte et Hélène Archidec, du Domaine de Herrebouc
Dites nous tout, quelle est la femme qui se cache derrière la vigneronne ?
Hélène : Après avoir obtenu le BAC F7' (sciences et techniques de laboratoire), Analyses Biologiques Médicales, je fais mes études à Blanquefort, aux portes du Médoc, de 1989 à 1991. J'obtiens alors le BTS de Viticulture-oenologie. En 1993, je passe un certificat de vente de vins et spiritueux afin de compléter mes acquis sur le monde des vins et spiritueux qui me passionne déjà mais également celui de la terre. Ma grand-mère était fermière à Boulogne-sur-Gesse, elle m'a transmise son amour de la campagne, de la faune et de la flore sauvage… De voir ainsi tous les maillons de la chaîne que constitue ce monde vinicole m'intéressait vraiment. Entre le BTS et le certificat, j'ai travaillé à l'Institut de la vigne et du vin à Blanquefort pour la réalisation d'essais vignes et vins, puis au laboratoire d'oenologie de Pauillac pour du conseil oeno auprès des vignerons médocains.
En 1994, le certificat en poche, je pars pour deux ans en Normandie, en tant que chef de rayon cave pour l'enseigne Métro. En 1996, le Sud-Ouest me manquant trop, je me fais muter à La Rochelle pour une année supplémentaire en tant que caviste, et toujours pour l'enseigne Métro. Entre 1997 et 1998, la production me manquant aussi, je travaille en tant que technicienne cave à la cave coopérative de Campsas dans le Tarn-et-Garonne. De 1998 à 2005, me voilà technicienne viticole à la chambre d'agriculture du Gers. Entre autres missions, j'étais en charge de monter des essais « grandeur nature » auprès des viticulteurs, de constituer des banques de données, ou encore d'animer un réseau de lutte raisonnée. De 2005 à aujourd'hui, je deviens moi-même vigneronne, la boucle est bouclée ! Je rencontre la famille Fitte qui commence à envisager de faire du vin à Herrebouc. Il y a déjà 12 hectares de vignes en cours de restructuration, mais pas encore de chai en état de vinification. Je démissionne alors de la Chambre d'agriculture et démarre l'aventure « Herrebouquienne » à leurs côtés, plus précisément avec Carine qui s'installe en 2004 comme jeune agricultrice. Depuis 2013 nous sommes « officiellement » associées au sein de l'EARL Domaine de Herrebouc.
Carine : J'arrive dans le Gers en 2001, à la fin de mes études de commerce, alors que mes parents viennent de racheter le château de Herrebouc… Un véritable coup de coeur, dont la rénovation va durer plus de 10 ans. Je renoue ainsi avec les racines Gasconnes de mon père et de ses parents, hôteliers restaurateurs. À moitié catalane par ma mère, j'ai d'abord grandi à Perpignan, puis à Monaco, avant de rejoindre Toulouse et le Sud-Ouest à l'âge de 20 ans. L'arrivée dans le Gers se fait un peu par hasard, mais ce qui est sûr c'est que je ne quitterai plus jamais ce pays de cocagne. La vie à la campagne me happe, et dans des circonstances un peu floues, je décide de passer un brevet professionnel agricole et envisage de m'installer comme jeune agricultrice sur le domaine viticole que mes parents ont commencé à faire revivre, avec l'aide de la famille Fontan. C'est lors de l'année passée chez Jean-Claude et Aline que se confirme ma passion naissante pour le monde viticole, et c'est ma rencontre avec Hélène et notre association qui va donner une véritable identité et un point de départ à ce projet. Cela fait 15 ans que nous travaillons de concert sur notre petit domaine bio artisanal, où nous avons à coeur d'accueillir amis et clients, avec nos compétences complémentaires, nos projets et nos envies communes.
En tant que femmes, qu'est-ce qui vous séduit le plus dans le Gers ?
Hélène : Originaire de Midi-Pyrénées par ma mère Ariégeoise, et mon père de Haute-Garonne et du Gers, j'ai grandi entre Paris et Bordeaux. Mais je dois l'admettre, le Gers m'a littéralement happé. Ce territoire gersois riche de sa culture gasconne m'a immédiatement séduit. L'esthétique des vallons et collines, des villages et des fermes en pierres blanches, la qualité de vie, ses habitants, chaleureux, généreux et hauts en couleur, sa vie culturelle aussi avec ses festivals, son art du cirque, ses expositions… son absence d'autoroute et sa toile d'araignée de petites routes communales, ses champs et vignes à perte de vue, sa lumière extraordinaire…tout me plait ici ! Tout est beau, qu'il est bon et doux de vivre dans cette Gascogne gersoise…
Carine : Je suppose la même chose que si j'étais un homme ! J'adore la douceur du Gers, de ses paysages, de ses hommes et de ses femmes, du temps qui passe…. mais aussi ses paradoxes, sa ruralité authentique et son hétéroclisme, sa tranquillité et son dynamisme, le mauvais caractère des gascons et cet art certain de vivre ensemble, si singulier et vertueux.
Si vous étiez un vin, lequel seriez-vous ?
Hélène : Je serais vraisemblablement le « La Tour Rouge 2006 », pour sa présence discrète mais indiscutable au nez comme en bouche, pour son attaque franche, nette et si agréable. Pour sa puissance tannique mais toute en rondeur, sans rugosité. Pour ses arômes de fruits noirs, d'épices, de pain grillé, de réglisse. Pour son évolution en bouche et sa longue finale. Pour ce qu'il me rappelle des vins du Médoc, mes toutes premières amours…
Carine : Un petit manseng - cépage typique du Sud-Ouest - sec ou doux, cela dépend de l'humeur ! Le petit manseng, nécessairement cultivé à petit rendement et vendangé tardivement, donne naissance à de beaux vins minéraux et fruités, d'une belle vivacité, qui en est l'une de ses principales caractéristiques. Ces vins de garde, évoluent superbement avec le temps, sur l'intensité et la complexité, avec notamment des notes de fruits secs, de truffe ou de miel.
Et pour l'accompagner, quelle gourmandise vous ferait chavirer ?
Hélène : Sans hésiter, sur un sauté de veau nacré de la ferme des quatre grâces à Beaumarchés accompagné de pâtes fraîches maisons.
Carine : Mon petit péché mignon avec les vins doux du Gers, c'est un fromage bleu de type roquefort. La complémentarité est parfaite. C'est même difficile de s'arrêter une fois que l'on commence ! Plus généralement, j'adore associer les vins blanc avec des fromages fermiers gersois, dont la variété et la qualité n'est plus à démontrer !
Quel Grand cru rêveriez-vous de gouter ?
Hélène : Sans hésiter non plus, un château Palmer 1991, troisième Grand Cru Classé du Médoc. J'ai participé à la vinification du millésime 91 lors de mon stage d'étude. Le gel de printemps avait fait des dégâts un peu partout en France. Palmer a perdu la moitié de sa récolte cette année là. J'en garde un excellent souvenir, notamment grâce à Yves Chardon le maitre de chai de l'époque, qui m'emmenait aux cèpes entre deux tombereaux à vendanges ! Le printemps précédent, j'avais également fait le stage de viticulture au château Palmer. C'était encore un domaine à l'ancienne même si quelques techniques modernes étaient arrivées, riche humainement et techniquement bien sûr. J'ai beaucoup appris aux coté de la famille Chardon. Je n'oublierai jamais mon passage là-bas, celui qui m'a confirmé être bien à ma place, et qui m'a mis le pied à l'étrier. De plus, le domaine est désormais mené en biodynamie.
Carine : Sans hésiter la Romanée-Conti… surtout depuis que j'ai appris qu'ils travaillaient dans le secret, en bio et en bio-dynamie depuis de nombreuses années ! Plus généralement, j'adore les grands vins de Bourgogne : les blancs comme les Puligny- Montrachet que mon père ouvrait aux grandes occasions, ont été mes premiers émois de vins ; et j'adore l'idée que la Bourgogne ait encore su rester un terroir de petits crus artisans indépendants, avec une belle approche de l'accueil dans les caves malgré le succès.
Si vous aviez un message à faire passer à Bacchus...
Qu'il soit clément avec nous, et donne à chaque vigneron les conditions idéales de production sur son propre terroir, pour donner naissance à des vins et millésimes d'exception !
Dites nous tout, quelle est la femme qui se cache derrière la vigneronne ?
Hélène : Après avoir obtenu le BAC F7' (sciences et techniques de laboratoire), Analyses Biologiques Médicales, je fais mes études à Blanquefort, aux portes du Médoc, de 1989 à 1991. J'obtiens alors le BTS de Viticulture-oenologie. En 1993, je passe un certificat de vente de vins et spiritueux afin de compléter mes acquis sur le monde des vins et spiritueux qui me passionne déjà mais également celui de la terre. Ma grand-mère était fermière à Boulogne-sur-Gesse, elle m'a transmise son amour de la campagne, de la faune et de la flore sauvage… De voir ainsi tous les maillons de la chaîne que constitue ce monde vinicole m'intéressait vraiment. Entre le BTS et le certificat, j'ai travaillé à l'Institut de la vigne et du vin à Blanquefort pour la réalisation d'essais vignes et vins, puis au laboratoire d'oenologie de Pauillac pour du conseil oeno auprès des vignerons médocains.
En 1994, le certificat en poche, je pars pour deux ans en Normandie, en tant que chef de rayon cave pour l'enseigne Métro. En 1996, le Sud-Ouest me manquant trop, je me fais muter à La Rochelle pour une année supplémentaire en tant que caviste, et toujours pour l'enseigne Métro. Entre 1997 et 1998, la production me manquant aussi, je travaille en tant que technicienne cave à la cave coopérative de Campsas dans le Tarn-et-Garonne. De 1998 à 2005, me voilà technicienne viticole à la chambre d'agriculture du Gers. Entre autres missions, j'étais en charge de monter des essais « grandeur nature » auprès des viticulteurs, de constituer des banques de données, ou encore d'animer un réseau de lutte raisonnée. De 2005 à aujourd'hui, je deviens moi-même vigneronne, la boucle est bouclée ! Je rencontre la famille Fitte qui commence à envisager de faire du vin à Herrebouc. Il y a déjà 12 hectares de vignes en cours de restructuration, mais pas encore de chai en état de vinification. Je démissionne alors de la Chambre d'agriculture et démarre l'aventure « Herrebouquienne » à leurs côtés, plus précisément avec Carine qui s'installe en 2004 comme jeune agricultrice. Depuis 2013 nous sommes « officiellement » associées au sein de l'EARL Domaine de Herrebouc.
Carine : J'arrive dans le Gers en 2001, à la fin de mes études de commerce, alors que mes parents viennent de racheter le château de Herrebouc… Un véritable coup de coeur, dont la rénovation va durer plus de 10 ans. Je renoue ainsi avec les racines Gasconnes de mon père et de ses parents, hôteliers restaurateurs. À moitié catalane par ma mère, j'ai d'abord grandi à Perpignan, puis à Monaco, avant de rejoindre Toulouse et le Sud-Ouest à l'âge de 20 ans. L'arrivée dans le Gers se fait un peu par hasard, mais ce qui est sûr c'est que je ne quitterai plus jamais ce pays de cocagne. La vie à la campagne me happe, et dans des circonstances un peu floues, je décide de passer un brevet professionnel agricole et envisage de m'installer comme jeune agricultrice sur le domaine viticole que mes parents ont commencé à faire revivre, avec l'aide de la famille Fontan. C'est lors de l'année passée chez Jean-Claude et Aline que se confirme ma passion naissante pour le monde viticole, et c'est ma rencontre avec Hélène et notre association qui va donner une véritable identité et un point de départ à ce projet. Cela fait 15 ans que nous travaillons de concert sur notre petit domaine bio artisanal, où nous avons à coeur d'accueillir amis et clients, avec nos compétences complémentaires, nos projets et nos envies communes.
En tant que femmes, qu'est-ce qui vous séduit le plus dans le Gers ?
Hélène : Originaire de Midi-Pyrénées par ma mère Ariégeoise, et mon père de Haute-Garonne et du Gers, j'ai grandi entre Paris et Bordeaux. Mais je dois l'admettre, le Gers m'a littéralement happé. Ce territoire gersois riche de sa culture gasconne m'a immédiatement séduit. L'esthétique des vallons et collines, des villages et des fermes en pierres blanches, la qualité de vie, ses habitants, chaleureux, généreux et hauts en couleur, sa vie culturelle aussi avec ses festivals, son art du cirque, ses expositions… son absence d'autoroute et sa toile d'araignée de petites routes communales, ses champs et vignes à perte de vue, sa lumière extraordinaire…tout me plait ici ! Tout est beau, qu'il est bon et doux de vivre dans cette Gascogne gersoise…
Carine : Je suppose la même chose que si j'étais un homme ! J'adore la douceur du Gers, de ses paysages, de ses hommes et de ses femmes, du temps qui passe…. mais aussi ses paradoxes, sa ruralité authentique et son hétéroclisme, sa tranquillité et son dynamisme, le mauvais caractère des gascons et cet art certain de vivre ensemble, si singulier et vertueux.
Si vous étiez un vin, lequel seriez-vous ?
Hélène : Je serais vraisemblablement le « La Tour Rouge 2006 », pour sa présence discrète mais indiscutable au nez comme en bouche, pour son attaque franche, nette et si agréable. Pour sa puissance tannique mais toute en rondeur, sans rugosité. Pour ses arômes de fruits noirs, d'épices, de pain grillé, de réglisse. Pour son évolution en bouche et sa longue finale. Pour ce qu'il me rappelle des vins du Médoc, mes toutes premières amours…
Carine : Un petit manseng - cépage typique du Sud-Ouest - sec ou doux, cela dépend de l'humeur ! Le petit manseng, nécessairement cultivé à petit rendement et vendangé tardivement, donne naissance à de beaux vins minéraux et fruités, d'une belle vivacité, qui en est l'une de ses principales caractéristiques. Ces vins de garde, évoluent superbement avec le temps, sur l'intensité et la complexité, avec notamment des notes de fruits secs, de truffe ou de miel.
Et pour l'accompagner, quelle gourmandise vous ferait chavirer ?
Hélène : Sans hésiter, sur un sauté de veau nacré de la ferme des quatre grâces à Beaumarchés accompagné de pâtes fraîches maisons.
Carine : Mon petit péché mignon avec les vins doux du Gers, c'est un fromage bleu de type roquefort. La complémentarité est parfaite. C'est même difficile de s'arrêter une fois que l'on commence ! Plus généralement, j'adore associer les vins blanc avec des fromages fermiers gersois, dont la variété et la qualité n'est plus à démontrer !
Quel Grand cru rêveriez-vous de gouter ?
Hélène : Sans hésiter non plus, un château Palmer 1991, troisième Grand Cru Classé du Médoc. J'ai participé à la vinification du millésime 91 lors de mon stage d'étude. Le gel de printemps avait fait des dégâts un peu partout en France. Palmer a perdu la moitié de sa récolte cette année là. J'en garde un excellent souvenir, notamment grâce à Yves Chardon le maitre de chai de l'époque, qui m'emmenait aux cèpes entre deux tombereaux à vendanges ! Le printemps précédent, j'avais également fait le stage de viticulture au château Palmer. C'était encore un domaine à l'ancienne même si quelques techniques modernes étaient arrivées, riche humainement et techniquement bien sûr. J'ai beaucoup appris aux coté de la famille Chardon. Je n'oublierai jamais mon passage là-bas, celui qui m'a confirmé être bien à ma place, et qui m'a mis le pied à l'étrier. De plus, le domaine est désormais mené en biodynamie.
Carine : Sans hésiter la Romanée-Conti… surtout depuis que j'ai appris qu'ils travaillaient dans le secret, en bio et en bio-dynamie depuis de nombreuses années ! Plus généralement, j'adore les grands vins de Bourgogne : les blancs comme les Puligny- Montrachet que mon père ouvrait aux grandes occasions, ont été mes premiers émois de vins ; et j'adore l'idée que la Bourgogne ait encore su rester un terroir de petits crus artisans indépendants, avec une belle approche de l'accueil dans les caves malgré le succès.
Si vous aviez un message à faire passer à Bacchus...
Qu'il soit clément avec nous, et donne à chaque vigneron les conditions idéales de production sur son propre terroir, pour donner naissance à des vins et millésimes d'exception !